les tarifs d'un·e graphiste freelance
La question que beaucoup se posent, aussi bien côté client que du côté des graphistes eux-mêmes : combien ça coûte de faire appel à un graphiste freelance ?
Puisque c’est un sujet complexe est qui dépend de plusieurs critères, je vous propose un tour d’horizon de tout ce qui détermine les tarifs d’un graphiste freelance et comment est calculé le prix de la prestation.
En fin d’article, je vous propose également une estimation des tarifs moyens selon les prestations.
les critères de tarifications
Niveau d'expérience
C’est la première chose à laquelle on pense quand il s’agit d’estimer les tarifs d’un graphiste freelance et c’est effectivement une bonne base pour estimer ses tarifs.
Selon la plateforme de freelances Malt, le prix moyen pour un graphiste freelance se situe autour de 390 € la journée. Mais ce chiffre varie en fonction du niveau d’expérience :
- 0-2 ans : environ 250 €
- 3-7 ans : environ 320 €
- 8-15 : environ 400 €
- 15 ans et + : environ 450 €
spécialisation
Un graphiste qui se spécialise dans un domaine précis et pour un type de client en particulier pourra augmenter ses tarifs par rapport à un graphiste plus généraliste. Pouvoir justifier d’une expertise plus poussée, et donc d’une prestation plus qualitative, permet de justifier des prix plus élevés.
Les tarifs s’ajustent en fonction du niveau de spécialisation et d’expérience dans le domaine.
Certains choisissent donc de se spécialiser dans la création de logo, le packaging, l’édition ou le web design par exemple. Ou comme dans mon cas, sur un type de clientèle en particulier comme le domaine culturel et événementiel.
rapidité vs. qualité
Entre la rapidité et la qualité, il faut choisir. Ou alors payer plus cher.
Même créatif, on n’a pas toujours la meilleure idée du premier coup. Il vaut prendre le temps d’essayer plusieurs choses avant de trouver ce qui fonctionne le mieux. La réflexion en amont, les explorations de différentes pistes, les aller-retours de modifications, tout ça prend du temps.
D’ailleurs, comme dans toute discipline, si un graphiste est capable de travailler rapidement et efficacement, c’est que ça lui a préalablement pris des années d’apprentissage et de perfectionnement et, comme nous l’avons vu plus haut, cette expertise se paie.
Oui, j’ai fait cela en deux heures, mais j’ai travaillé des années pour pouvoir le faire en deux heures.
James Abbott McNeill Whistler
Rapide, pas cher et de qualité, normalement, les 3 en même temps ce n’est pas possible. Par contre, on peut les croiser par 2 :
- Rapide + pas cher = moins bonne qualité
- Rapide + de qualité = plus cher
- Pas cher + de qualité = plus lent (et difficile à trouver)
Mais ce sont bien sûr des tendances générales.
multi-casquettes
Le graphiste indépendant est le plus souvent en Entreprise Individuelle. Il fonctionne donc comme une petite entreprise, mais tout seul. Il doit tout gérer lui-même, donc pas seulement faire du graphisme, mais aussi la recherche de clients, la promotion de son travail, la comptabilité, se tenir à jour sur les logiciels et les nouvelles pratiques, etc.
Tout ça, c’est un peu la face cachée de l’iceberg du travail du graphiste freelance, mais c’est aussi ce qui fait la richesse de ce statut.
Donc en plus de ses compétences en graphisme (et en fonction aussi de sa spécialisation), il doit apprendre à marketer son offre, à développer sa communication sur les réseaux sociaux et éventuellement sur son site, à chercher des clients, passer du temps avec eux au téléphone, suivre l’évolution de plusieurs projets en parallèle, et tout un tas d’autres choses qu’il peut mettre en place pour promouvoir son activité et montrer ses compétences.
Les compétences du graphiste freelance ne s’arrêtent pas au graphisme :
- Recherche de client
- Promotion de son travail
- Veille technologique et tendances
- Gestion de projet
- Relation client
- Comptabilité
les charges
Certes, le freelance n’a pas de compte à rendre à un employeur. Par contre, il doit payer des charges sociales, la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) et la TVA au-delà d’un certain chiffre d’affaires.
Il peut aussi avoir quelques frais liés à son activité : matériels informatiques, abonnement aux logiciels, location de bureau ou coworking pour certains, frais de déplacements éventuels, etc.
N’ayant pas de congés payés et une cotisation plus compliquée pour sa retraite, cet aspect est également à prendre en compte.
L’endroit où il vit et le coût de la vie peuvent aussi avoir une incidence sur ses tarifs. Les prix ont donc tendance à augmenter dans les grandes villes, notamment à Paris.
ce qui fait le prix
Calcul du prix
Le tarif d’un freelance est calculé sur la base de son Taux Journalier Moyen (TJM) qui correspond au prix d’une journée de travail. Le consensus considère généralement qu’une journée de travail dure 8 heures. Pour savoir le tarif horaire, il suffit donc de diviser le TJM par 8.
En général, le graphiste fait une estimation du temps qu’il va passer sur le projet et propose un prix en fonction de ça.
Pour la plupart des projets, il faut aussi ajouter des droits d’auteur. Le calcul est donc le suivant :
prix de la prestation = nombre de jours x TJM + droits d’auteur.
Il peut parfois y avoir des ajouts au prix final, notamment s’il faut acheter des licences d’utilisation d’images, de polices d’écriture, l’hébergement d’un site web, des extensions, les frais d’impression, ou si le nombre de modifications demandées par le client dépasse ce qui était initialement prévus (et mentionné dans le devis).
Prix total de la prestation du graphiste freelance :
- Nombre de jours de travail estimés x le TJM
- les droits d'auteur
- éventuellement des frais de licences, d'hébergement ou d'impressions
droits d'auteurs
Toute création originale est soumise au droit de la propriété intellectuelle. Le graphiste doit donc vous céder ses droits d’auteur, en tout cas une partie (les droits patrimoniaux), pour que vous puissiez utiliser ses créations.
Le contrat de cession des droits d’auteur (généralement compris dans le devis) doit mentionner le type d’exploitation, la durée et le périmètre géographique de la diffusion de l’œuvre.
Là aussi il n’y a pas vraiment de consensus sur le prix facturé pour les droits d’auteur. Il y a donc plusieurs façons de faire :
- Un forfait fixe
- Un pourcentage global : + 20 % de la prestation par exemple
- Un prix fixé en fonction de la portée de la diffusion : ce sera donc plus cher si l'œuvre est diffusée dans le monde entier et pour la durée maximale légale d'exploitation
Des prix justes
La concurrence est rude sur le marché du graphisme. Certains graphistes qui débutent sont donc tentés de baisser drastiquement leurs tarifs pour attirer plus de clients.
Le problème c’est que cette solution n’est pas viable. Comme pour toute activité, pour que celle-ci arrive à perdurer dans le temps, elle doit être rentable. En cassant ainsi les prix du marché, non seulement ces graphistes ne peuvent pas en vivre, mais les autres graphistes peinent à imposer des prix justes.
Même si le métier de graphiste est un métier passion, ça ne veut pas dire qu’on ne doit pas faire payer notre travail à sa juste valeur. Ou alors ce sera en dépit de la qualité du projet.
En règle générale, on considère qu’en dessous d’un TJM à 300 € (certains disent même 350 €), ce n’est pas viable.
Un tarif approprié permet au graphiste freelance de :
- Vivre de son activité
- Proposer un travail de qualité
- Consacrer le temps nécessaire à chaque projet
- Réduire le stress lié à la recherche constante de nouveaux clients
estimations
En partant d’un TJM à 400 €, voici une estimation, à valeur d’exemple, des tarifs d’un graphiste freelance selon le type de prestation.
Tout dépend finalement de la complexité du projet et du temps demandé.
- Affiche : 150 - 2000 €
- Brochure : 800 - 4000 €
- Catalogue : 2000 - 6000 €
- Dépliant : 800 - 2000 €
- Flyer : 150 - 1200 €
- Logo : 800 - 4000 €
- Logo + charte graphique : 1200 - 6000 €
- Maquette de magazine : 800 - 2000 €
- Mise en page de magazine : 35 - 100 € la page
- Pochette d'album : 150 - 2000 €
- Rapport annuel : 2000 - 6000 €
au final
Il n’y a pas vraiment de règle en ce qui concerne la manière de fixer ses tarifs pour un graphiste freelance puisque c’est à lui-même de décider de ses prix. Cependant, comme nous l’avons vu, des tendances se dégagent et permettent de situer sa place sur le marché. Notamment, en fonction de son niveau d’expérience, sa spécialisation, sa clientèle, son lieu de vie et la qualité de ce qu’il propose.
Pour pouvoir vivre de son activité, le graphiste freelance ne peut pas se permettre de trop baisser ses prix. Il faut se rappeler qu’il fonctionne comme une entreprise, même s’il n’a pas de salariés. Il a donc des charges à payer et c’est la raison pour laquelle les prix sont incomparables avec ceux du salariat.
Un tarif juste est aussi ce qui permet de justifier de la qualité de la prestation : de cette manière, le graphiste peut plus facilement se permettre d’y consacrer du temps, puisqu’il ne sera pas dans le stress pour survivre et trouver sans cesse de nouveaux clients.

graphiste culturelle
Spécialisée dans le spectacle et les événements culturels, j’accompagne les artistes et organisateurs d’événements dans la création de leur identité visuelle et supports de communication.
Mon rôle est de vous aider à sortir du lot grâce à une image attractive (et pour moins cher que si vous faisiez appel à une agence) !