En fait, c'est quoi le graphisme éco-responsable ?

On en entend de plus en plus parler, et c’est bien normal dans un monde où la prise de conscience environnementale s’intensifie.

La communication visuelle est omniprésente dans notre quotidien, mais, au même titre que tout ce que nous produisons, elle n’est pas sans impact sur l’environnement. Il devient donc crucial de repenser nos pratiques pour les rendre plus durables et en accord avec les enjeux de notre temps.

C’est précisément ce à quoi tente de répondre le graphisme éco-responsable, en proposant de nouvelles manières de communiquer, plus respectueuse de l’environnement.

En voici donc les principes fondamentaux.

l'éco-conception appliquée au graphisme

Le graphisme éco-responsable repose sur les principes de l’éco-conception, appliqué au graphisme.

L’éco-conception est une démarche globale qui vise à rendre plus éco-responsable un produit ou un service. Comment ? En réduisant son impact environnemental au niveau de sa production, de son usage et de sa fin de vie. C’est donc une réflexion en amont, sur l’ensemble du cycle de vie du produit, pour y intégrer les exigences environnementales et sociales.

Schéma représentant le cycle de vie d'un produit ; utilisé pour l'éco-conception

L’étape de la conception est cruciale, puisque c’est elle qui détermine en grande partie l’impact que va avoir le produit. C’est la raison pour laquelle elle est notre point de départ.

On comprend donc que l’éco-conception peut s’appliquer à tout ce que nous produisons et donc aussi à la production graphique. Pour communiquer, nous devons produire des supports, qu’ils soient imprimés ou numériques, qui vont nécessiter des ressources et de l’énergie pour exister. Ces supports ont également un cycle de vie, qui peut d’ailleurs être très court.

le graphisme éco-responsable

Que ce soit via l’impression ou la diffusion sur le web, les supports de communication que nous produisons nécessitent de l’énergie, des ressources et engendre de la pollution. L’objectif du graphisme éco-responsable est donc de minimiser l’impact environnemental de la communication, ce qui implique de : 

Présentations de différents supports de communication print

Intégrer les contraintes environnementales dans la communication implique donc d’en repenser tous les aspects, de la création à la fin de vie, en passant par la diffusion. 

Finalement, le graphisme éco-responsable nous pousse à être plus créatifs pour trouver des façons plus justes et plus adaptées d’accomplir notre objectif, de communication en l’occurrence. 

Pour obtenir des astuces concrètes pour éco-concevoir vos supports de communication print ou web, je vous invite à télécharger ma fiche pratique à ce sujet. 

l'éco-branding

L’éco-branding vise à réduire l’impact environnemental de l’identité visuelle d’une marque. C’est une approche qui fait donc partie du graphisme éco-responsable, mais cette fois, au lieu de se concentrer sur un support de communication en particulier, c’est sur l’ensemble de l’identité graphique de l’entreprise qu’on y applique les principes de l’éco-conception. 

C’est une approche inventée par Sylvain Boyer et dont l’objectif est de minimiser l’empreinte écologique de tous les éléments graphiques qui constituent l’image de marque. Il est d’ailleurs le créateur du logo des JO 2024 selon ces principes. 

le logo

L’accent est mis sur la simplicité pour réduire la quantité d’encre nécessaire à son impression. On privilégie donc des logos épurés et légers, avec des formes graphiques évidées plutôt qu’en aplat. 

les typographies

Là encore on vise la réduction de la quantité d’encre nécessaire. On préfère donc des polices d’écritures fines, qui consomment moins d’encre et de papier.

les couleurs

Les couleurs qui nécessitent un faible taux d’encrage sont privilégiées. On parle notamment d’« éco-couleurs » quand le taux d’encrage ne dépasse pas 100 %. 

Sylvain Boyer propose d’ailleurs un nuancier de couleurs éco-responsable

le webdesign

Sur ce point, on cherche avant tout à réduire le poids des fichiers, supprimer le superflu, éviter l’utilisation de vidéo, etc. dans l’idée d’utiliser le moins de ressources possibles. 

une démarche globale

Le graphisme éco-responsable et l’éco-branding doivent s’inscrire dans une démarche globale qui vise la cohérence entre les valeurs de la marque, son identité et l’ensemble de sa communication. Il s’agit donc de trouver un équilibre entre les exigences de l’éco-responsabilité et les objectifs de communication puisque celle-ci doit rester lisible, attrayante et cohérente avec la marque.

Même si c’est un bon point de départ, il ne suffit pas de communiquer de manière durable. Pour rester crédible, l’entreprise devrait continuer ses efforts pour intégrer des pratiques éco-responsables dans l’ensemble de ses activités, la conception de ses produits et de ses services. C’est une question de cohérence.

attention au greenwashing

Une identité graphique et des supports de communication éco-responsables ne doivent pas servir à « verdir » des pratiques non durables. Le risque est alors de tomber dans le greenwashing si les consommateurs perçoivent un décalage entre la communication et les actions concrètes de l’entreprise.

Ce qui compte, c’est d’apporter des preuves concrètes. Donc si vous souhaitez mettre en avant des pratiques éco-responsables, assurez-vous toujours d’avoir de quoi le prouver. Sinon votre réputation pourrait en prendre un coup. 

LE GRAPHISME ÉCO-RESPONSABLE, UNE NORME ?

Dans l’idéal, une stratégie de communication éco-responsable devrait avoir pour objectif de promouvoir des pratiques durables et encourager des comportements éco-responsables. Mais rien n’empêche d’utiliser des supports de communication éco-responsables pour communiquer sur des sujets qui ne sont pas spécifiquement axés sur la durabilité, tant que ce n’est pas pour promouvoir des pratiques complètement opposées ! C’est en effet, toujours préférable d’un point de vue environnemental. 

Il me semble qu’intégrer l’éco-responsabilité dans sa communication devrait finir par devenir la norme. C’est, en tout cas, souhaitable. En effet, les consommateurs demandent aujourd’hui plus d’implication de la part des entreprises et la loi commence à formaliser les pratiques de l’éco-conception dans de plus en plus de secteurs. 

Pour être plus en accord avec son temps, il me semble donc important de commencer à s’y intéresser dès maintenant. 

un équilibre à trouver

Éco-concevoir nécessite souvent de faire des choix et de prioriser là où l’impact est le plus important.

C’est aussi devoir faire des compromis pour concilier éco-responsabilité, contraintes techniques, budget, délais et efficacité à l’usage. Si on communique, c’est pour porter un message, il faut donc s’assurer que l’objectif puisse être atteint. 

transfert d'impact

Si on choisit de porter notre attention sur un aspect particulier du cycle de vie, il faut faire attention à ne pas transférer l’impact sur une autre étape du cycle. Le risque, c’est d’optimiser un point au détriment d’un autre et donc de se retrouver avec un impact global qui n’est finalement pas mieux, voire pire. 

Un exemple typique : créer quelque chose de plus résistant et durable, mais plus difficile à recycler. 

méthode d'évaluation

La méthode de l’éco-conception n’ayant pas de grille prédéfinie ou de critères précis à remplir, (les techniques sont nombreuses et dépendent de chaque projet), il est difficile de savoir exactement à partir de quel stade on peut dire que notre produit est éco-conçu ou non.

Cette évaluation ne peut donc se faire qu’en comparaison à un produit similaire qui n’a pas été optimisé pour en réduire l’impact environnemental. Au final, on part donc du principe que le principal est de minimiser l’impact environnemental du mieux possible.

Surtout que la façon la plus durable de communiquer reste de ne pas communiquer du tout, mais sans ça, aucun message ne peut être portée. Ce n’est donc bien évidemment pas parfait, mais il me semble que 

en résumé

Le graphisme éco-responsable est une démarche qui s’appuie sur les principes de l’éco-conception et qui vise donc à réduire l’impact environnemental de la communication. C’est une réflexion en amont, une analyse du cycle de vie et un ensemble de techniques pour créer des supports de communication plus durables.

À ce sujet, je vous propose de télécharger ma fiche pratique + checklist cliquable qui regroupe plein d’astuces pour l’éco-conception de vos supports de communication print ou web. 

La communication éco-responsable n’est que la partie visible de l’iceberg puisqu’elle doit s’inscrire dans une démarche globale et rester cohérente avec les valeurs et les activités de l’entreprise. 

C’est aussi une question de choix et de compromis puisqu’il s’agit de faire au mieux pour minimiser l’impact de sa communication tout en réussissant à transmettre son message. 

Avatar

graphiste culturelle

Spécialisée dans le spectacle et les événements culturels, j’accompagne les artistes et organisateurs d’événements dans la création de leur identité visuelle et supports de communication. 

Mon rôle est de vous aider à sortir du lot grâce à une image attractive (et pour moins cher que si vous faisiez appel à une agence) !

Alors, prêt·e à commencer ?